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Sortie à SERRE PONCON et dans le GUILLESTROIS

 

Notre groupement AGC MM organisait en ce mois de juin une sortie dans le Guillestrois aux portes du QUEYRAS.

Un groupe de 22 participants s’est donc retrouvé tôt le matin du jeudi 12 juin devant le parking KRYPTON à Aix-en-Provence. Pas d’absents et tout le monde est ponctuel, certains ayant pris le soin d’arriver la veille et de dormir à l’hôtel.

Nous retrouvons Charlotte notre organisatrice et accompagnatrice et le bus qui nous mènera deux jours au pays de Joël DE GIOVANNI, inspirateur du programme proposé.

Départ ponctuel à 6h45 pour rejoindre le barrage de SERRE PONCON après un peu plus de deux heures de route et un arrêt technique sur l'aire autoroutière de Manosque.

Le barrage de Serre-Ponçon n’est pas seulement un ouvrage monumental, c’est une véritable prouesse technique qui a transformé la vallée de la Durance. Construit pour maîtriser une rivière imprévisible, il assure aujourd’hui la production d’énergie renouvelable, l’irrigation des terres agricoles et la gestion des ressources en eau de toute la Provence. Depuis des siècles, la Durance façonnait la vie de la vallée, mais sa puissance était une arme à double tranchant. Ses crues destructrices, comme celles de 1843 et 1856, et ses sécheresses accablantes, à l’image de 1895, mettaient en péril villages, terres agricoles et infrastructures.

Dès 1856, l’ingénieur Ivan Wilhem d’origine alsacienne imagine un projet audacieux pour dompter cette rivière imprévisible. Mais il faudra attendre près d’un siècle pour que ce rêve se concrétise. Entre 1955 et 1959, un chantier colossal : le barrage de Serre-Ponçon, transforme la vallée en un immense réservoir, capable d’irriguer les cultures et de protéger les habitants des colères de la Durance. Relancé par EDF dans les années 1950, ce projet visionnaire s’inspire des barrages en terre des États-Unis. La composition alluvionnaire de la vallée imposait une telle construction, impossible à réaliser en béton.

Le barrage de Serre-Ponçon, haut de 123 mètres, avec une base de 650 mètres d’épaisseur, est une véritable prouesse d’ingénierie. Renforcé par un rideau d’étanchéité innovant, il résiste aux séismes et s’impose comme l’un des plus grands barrages en terre d’Europe. Achevé en 1959, le barrage a transformé le paysage et bouleversé la vie des habitants. Deux villages, Ubaye et Savines, ont été engloutis sous les eaux, forçant plus de 1000 personnes à se reloger. Savines-le-Lac, reconstruit sur les rives du lac, témoigne aujourd’hui de cette métamorphose spectaculaire.

La visite de ce site exceptionnel comprendra trois étapes.

Nous commençons par nous rendre à la Maison de l'eau et des énergies de SERRE PONCON où nous attendent deux guides d'EDF. Nous y découvrons un espace multimédia et pédagogique adapté à tous avec modules interactifs, écrans tactiles pour vivre l’odyssée de l’hydroélectricité et des énergies, la construction du barrage, de la chaîne Durance-Verdon et du partage de l’eau…

La visite guidée de la centrale hydroélectrique nous permet d'explorer pendant plus de deux heures la salle des machines souterraine de la centrale, dans les coulisses du fonctionnement de cette immense cathédrale électrique.

Après avoir remercié nos guides et pris le groupe "casqué" en photo, nous reprenons le bus direction le restaurant hôtel de la poste à Espinasse pour y déguster un déjeuner animé par une jeune serveuse débutante un peu maladroite ...

La seconde étape de la visite se déroule au Muséoscope du Lac qui domine le lac et le barrage. C'est un lieu propice à l’éveil qui associe au cours d'une visite guidée dans un même espace scénique de six salles, histoire et culture :
La salle des maquettes des anciens villages.
La salle de cinéma Durance dans laquelle un film présente un historique sur le barrage et des témoignages des anciens habitants.
Les gradins où une animation symbolise la mise en eau du barrage.
La salle de cinéma Ubaye dans laquelle un film retrace la construction du barrage et son fonctionnement.
La salle 5 D présente Le défi de l’aigle sur la Durance (installés sur le dos du plus grand rapace d’Europe pour vivre en grand le rêve d’Icare dans un film de cinéma dynamique immersif).
La légende d’Eugène (hologramme) occupe la dernière salle : Parmi les histoires qui entourent le barrage, celle d’Amédée intrigue encore. Cet habitant mécontent de son expropriation aurait semé la terreur sur le chantier. Aujourd’hui, des visiteurs affirment voir sa silhouette autour du lac… Mythe ou réalité ? Le mystère plane toujours.

Ensuite après quelques clichés sur le belvédère du lac, nous reprenons le bus pour nous rendre au village de Savines (déplacé au cours de la construction du barrage) embarquer sur un bateau pour une visite commentée sur le lac. Au cœur du lac, la chapelle Saint-Michel s’élève sur son îlot, comme un témoin du passé englouti. Épargnée lors de la mise en eau, elle semble flotter au gré des saisons. En hiver, lorsque les eaux se retirent, on peut l’approcher à pied. En été, elle offre un spectacle d’une sérénité inégalée.

En fin de journée nous reprenons le bus pour nous rendre à l'Hôtel LACOUR à Eygliers aux portes du Queyras, notre lieu de villégiature pour une nuit. Bon repas et service impeccable !

Le lendemain matin tout le monde est dans le bus dès 8h00, direction la Fontaine pétrifiante de Réotier. Certains y voient une gueule de monstre. Curiosité naturelle unique dans le département, formée par les dépôts d’eau minéralisée, elle présente des draperies de concrétions éclatantes. La Fontaine Pétrifiante est en constante évolution. L'eau et la roche sont des éléments clés du Guillestrois. Ici, leur mélange a créé un site pour le moins particulier. Depuis le début des années 1980, une partie de la tête s'est brisée. Mais elle se reconstitue peu à peu grâce à l'apport d'infimes particules calcaires. Cette cascade à la fois fragile et inquiétante se constitue de deux parties : un chenal aérien d'arrivée d'eau s'achevant par un déversoir et une large vasque dans laquelle sont emprisonnés insectes, brindilles et feuilles dans le calcaire. La Fontaine Pétrifiante est une particularité géologique issue de la faille de la Durance. L'eau de la Fontaine provenant d'une source thermo-minérale avoisinant les 22°, est riche en gypse et en calcaire. Au contact de l'air, l'eau chargée en carbonates forme des concrétions aux contours étranges évoluant sans cesse au fil du temps....

Le temps de faire une photo de groupe et nous voilà partis pour la Fromagerie de la Durance à Guillestre, où les provisions de toutes sortes de fromages locaux, pour certains bien odorants, ont rejoint la soute du bus malgré la réticence de notre chauffeur qui a suggéré (si ce n'est exigé) la mise sous vide des fromages ...

Puis nous partons pour la visite guidée de la Place Forte de Montdauphin.

Petit rappel historique : Vauban (1633-1707), un homme extraordinaire, stratège et politique au franc-parler

Place assiégée par Vauban est place prise, place défendue par lui est imprenable, disait-on. En plus de cinquante ans au service du roi Louis XIV, Vauban a fait plus de 50 sièges, construit 30 places et en a réaménagé 300. Hobereau du Morvan, Sébastien Le Prestre de Vauban finira Maréchal de France. Son œuvre influencera l'architecture militaire pendant des siècles jusqu'en Asie. Entré dans l'armée à dix-huit ans, Vauban se fait rapidement remarquer par son courage, allant jusqu'à espionner derrière les lignes ennemies. Pendant ses six premières années d'ingénieur militaire, il participe à 14 sièges et est blessé plusieurs fois. Voyant mourir ses compagnons, il conçoit l'idée qui marquera son œuvre : multiplier les travaux pour économiser les vies. Vauban inaugure son système d’attaque en 1673 au siège de Maastricht où tombe d’Artagnan. Des tranchées en zigzag évitant les tirs en enfilade se combinent avec des parallèles concentriques se rapprochant inexorablement des assiégés. Dans des relais bien protégés, des canons couvrent l’avancée des sapeurs et affaiblissent le rempart par des impacts répétés. Parcourant jusqu'à 4.000 km par an, en selle ou travaillant dans sa basterne portée par des chevaux, Vauban fortifie les frontières. Il améliore le système des remparts enterrés, des glacis et des bastions dans lequel toute position en défend une autre, et où les tirs croisés éliminent tout angle mort où l’ennemi pourrait se cacher. Il ajoute une multitude d’astuces pour rendre plus difficile la tâche des assaillants et s'occupe de tout: se souciant du bien-être des hommes, calculant les matériaux, négociant les prix.

Vauban voyait la défense de la France autant en homme d’état qu’en militaire. Il presse Louis XIV de bien fortifier ses frontières naturelles, son "pré carré" plutôt que de s’épuiser à conquérir une galaxie de places étrangères qui éparpillent les troupes et tracent des frontières confuses difficilement défendables.

Il ose lui demander de faire la paix et de revenir sur une décision aussi importante que la Révocation de l’Edit de Nantes qui a dressé les pays protestants contre la France. Voyant dans ses voyages la misère du peuple, il témoigne.  "Il ne faut pas flatter : le dedans du Royaume est ruiné, tout souffre, tout pâtit et tout gémit," ose-t-il écrire au roi en 1679. Un tel langage pouvait coûter cher à Versailles, mais Louis XIV, entouré de courtisans, appréciait le franc-parler de Vauban car il le savait dévoué corps et âme. Il le remerciera tardivement, à 69 ans, par le titre de Maréchal de France.

En juillet 1692, le duc de Savoie, allié aux voisins protestants de la France dans la Ligue d’Augsbourg, prend Guillestre, Embrun, Gap, menace de rejoindre les insurgés protestants des Cévennes. L'invasion s'achève avant l'hiver, mais a alerté Louis XIV sur la faiblesse des défenses alpines.

Vauban, dépêché pour renforcer la frontière, choisit le plateau désert des Millaures (mille vents), à un carrefour stratégique de vallées commandant l'accès au Dauphiné et à la Provence, pour y construire une place forte. « Ce lieu me paraît excellent et fait exprès pour la place du monde la mieux située par rapport à la frontière, » écrit-il au roi. Il note que les matériaux de construction, bois et pierre, sont proches et abondants,  de même que le fourrage pour le bétail et le bétail pour la nourriture de la troupe. Des sources captées sur la montagne proche fournissent l’eau qui peut être stockée dans deux citernes assez vastes pour soutenir un siège de deux mois. Vauban nomme la place Mont-Dauphin en l'honneur du fils du roi et lance les travaux au printemps 1693. Suspendus en hiver, ralentis par la dureté du roc, ils ne seront pas encore achevés quand Vauban revient sept ans plus tard. Il est néanmoins confiant que « Mont-Dauphin deviendra dans peu de temps une belle et bonne place » ». Mais en cette fin de règne de Louis XIV, après des guerres incessantes, le royaume est épuisé et l’argent manque pour mener à bien tous les projets.

Mont-Dauphin a trois bastions protégés par des demi-lunes, un arsenal, une poudrière, deux casernes, un pavillon pour le gouverneur, un autre pour les officiers, des maisons pour les civils. Mais l’église, que Vauban avait prévue monumentale, n’aura pas de nef. Trop couteux, le bastion qu’il avait  prévu sur le plateau de Guillestre pour prévenir une attaque au canon par dessus le Guil ne verra pas le jour.

Ironie de l’histoire, moins de sept ans après la mort de Vauban, au Traité d'Utrecht de 1713 la France abandonne le Piémont à la Savoie en échange de l'Ubaye. La frontière s'éloigne vers l'Est jusqu’à la ligne de partage des eaux. Briançon devient ville frontière, Mont-Dauphin ne l'est plus...

Tout cela nous a été raconté par notre guide, marseillais haut en couleur, tatouage de l'OM sur le poignet, passionné par cet humaniste que fut Vauban, dont les forts et les places fortes n'ont jamais été attaqués de son vivant.

Un déjeuner très agréable dans un cadre bucolique dans un restaurant de la place forte nous attendait, au cours duquel nous avons souhaité un bon anniversaire à Patricia T.

Retour en fin d'après-midi après une halte au sanctuaire de Notre Dame du Laus. Une très longue série d'apparitions (54 années d'apparitions) de la Vierge Marie à une jeune bergère, nommée Benoîte Rancurel, a très vite donné lieu à une dévotion locale et des pèlerinages se sont organisés pour vénérer la Vierge sous le nom de Notre-Dame du Laus, qui a, par la suite, donné son nom au lieu-dit.

Bravo et merci à Joël DE GIOVANNI pour avoir organisé cette sortie avec Charlotte GREGOIRE.

Merci également à notre chauffeur Thierry, producteur de pommes à ses heures perdues.

Quelques photos ci-dessous, d'autres dans l'onglet photos...

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